Une rencontre inespérée.

Invité

Le voyage fut long et fastidieux pour parvenir à Howling North. La route fut périlleuse, la glace étant fragile par endroit. Lorsque Klaus parvint finalement sur la terre ferme, il se jeta dans la neige en l'embrassant.

« C'est bon de sentir la terre ferme sous ses pieds. »

Il lança un regard autour de lui :

« Enfin du moins, la neige sur la terre ferme. »

Il se releva en faisant craquer les os de son dos. Il ne serait pas contre une petite sieste mais, il ignorait totalement où il se trouvait et où se situait la ville. Tout ce qu'il voyait, c'était une longue étendue blanche clairsemée de quelques arbres. S'il était capable de retrouver le chemin du palais de glace sur son île les yeux bandés en pleine tempête, il était incapable de se retrouver au milieu de toute cette neige.

Il inspira à pleins poumons l'air froid. Ça sentait la tempête, à moins que le changement climatique d'un ou deux degrés ait perturbé ses sens, elle serait là en moins de vingt-quatre heures. Il décida de s'enfoncer vers ce qu'il lui semblait être le milieu de l'île. Il avait de la neige jusqu'aux genoux mais, cela ne le gênait guère, il avait l'habitude.

Entre temps, il se remit à neiger, les flocons tombant à une vitesse folle sur notre père Noël. Son pas cadencé l'empêcha de s'engourdir trop rapidement pourtant, au bout de quelques heures de marche, il dut s'arrêter. Ses jambes étaient lourdes et son dos lui faisait mal. Il se trouva un creux entre les racines d'un arbre où il était en partie protégé du vent. Il mit une grande poignée de neige dans une casserole qu'il fit fondre à l'aide d'un petit poêle. Après avoir vidé d'un trait la casserole pleine d'eau, il regarda le ciel. Il voulait devenir un des quatre empereurs et le voilà perdu au milieu d'une île qu'il ne connaissait pas. Pas franchement l'idéal... en plus, ces nuages noirs l'inquiétaient, il en avait vu des tempêtes et pourtant, on ne s'y habituait jamais.

Bref, pas le temps de rêvasser, il fallait dormir. Il utilisa une vieille technique de nordistes, il creusa un large trou au pied de l'arbre à l'aide de ses grandes mains frigorifiées. Une fois suffisamment large pour accueillir sa forte corpulence, il s'allongea dedans avant de se recouvrir entièrement de neige, ne laissant qu'un petit trou au niveau du nez pour respirer. Et oui, ça peut paraître paradoxale, mais, la neige est un bon isolant thermique. Une fois habitué, vous aurez du mal à avoir froid sous cinquante centimètres de neige. Il n'avait bien entendue rien à manger et il se promit d'y remédier au plus vite dès demain matin. Au son de son estomac qui criait famine, il s'endormit.

Le lendemain matin, il fut réveillé par un bruit de cavalcade autour de lui. Il se releva en projetant de la neige à plusieurs mètres à la ronde, tout en hurlant :

« Je suis Santa Klaus, le Winter King, approchez et venez affronter mon courroux ! »

Face à une proie aussi grosse, la meute de loup qui l'avait encerclé s'enfuit rapidement. Une seule bête resta cependant sur place et se mit à grogner. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas mangé, peu importe la taille de sa proie, il comptait bien la dévorer.
Ils se fixèrent un long moment avant que Klaus se jette sur lui. Il serra l'animal qui devait bien peser cinquante kilogrammes contre son corps, l'étouffant presque tout en frottant son visage contre sa gueule fétide.

« Tout va bien mon ami, tu n'es plus seul maintenant. »

La pauvre créature hurla de toutes ses forces pour que l'on vienne le protéger de la chose rouge qui l'étouffait. Mais, rien n'y fit. Bien que la prise soit moins forte, il refusait obstinément de lâcher son loup. La bête avait le pelage aussi blanc que la neige, il décida de l'appeler Snow.

Soudain, il fut étonné de ne pas être en pleine tempête. Il leva les yeux au ciel. Il voyait un ciel bleu comme il n'en avait jamais vu, vierge de tous nuages. Il resta un long moment à regarder la voûte céleste azur. Il ne se faisait pas d'illusions, en quelques heures, il pourrait se trouver enseveli sous un mètre de neige. Il connaissait bien le climat hivernale, il était impossible de prévoir ce qui allait se passer, même les anciens se trompaient en prédisant la météo. Tout de même, c'était la première fois qu'il voyait un ciel aussi bleu.
Puis, son estomac gargouilla, le tirant de sa rêverie. Il fixa le loup qui lui rendit son regard.

« J'ai faim. »

Snow se sentit soudain en danger. Mais, jamais le quinquagénaire ne lui aurait fait de mal. Il partit en souriant dans la neige, son animal sous le bras, à la recherche de pitance.
Il marcha de longues heures sans rien trouver. Ensuite, il remarqua d'étranges traces dans la neige, rappelant celle des traîneaux que l'on trouve chez lui. Il se mit à remonter la piste, plaquant la pauvre bête sur le sol en lui disant :

« Cherche Snow, cherche. »

Ils devaient se dépêcher, déjà le ciel bleu avait fait place à de noirs nuages. Les premiers flocons vinrent se déposer sur ses larges épaules en tourbillonnant.
Cependant, avec toute cette neige dans les nez, il fut incapable de faire autre chose que soupirer. Au bout d'une dizaine de minutes, il entendit des hurlements. Il se précipita vers le lieu des cris de ses puissantes enjambés. Arrivait à son but, il vit un homme d'âge mûr en train de hurler. Il se situait près d'un traîneau retourné où les laisses contenant ses chiens étaient rompus. Il était entouré de loups aux pelages variant du blanc au gris, acculant l'homme contre son véhicule. Klaus s'écria en tendant son index sur la meute :

« Je vous reconnais, vous les êtes les bestioles de ce matin ! »

Il s'élança en courant vers les canidés tout en secouant son loup. Les pauvres animaux reconnurent l'espèce de monstre sorti de la neige de ce matin. Il avait beau sentir le pain d'épices, il parlait fort et était un peu gros pour ces carnassiers habitués à chasser les lapins. Ils détalèrent donc en hurlant, mauvaise journée pour les loups aujourd'hui.

Le père Noël hurla :

« ATTENDEZ, REVENEZ, ET MA BAGARRE DANS TOUT CA ! »

Puis l'homme lui sauta dans les bras :

« Merci, merci beaucoup, je suis votre obligé, ordonné et j'exécuterai. »

Pour finir, il s'inclina.
Le quinquagénaire se gratta l'estomac :

« C'est que j'ai faim voyez-vous...
-Bien entendu. »

Il lui sortit cinq livres de viandes fumées de sa besace et les lui tendit. Après un bon repas et un rot sonore devant un homme médusé que l'on puisse manger autant en si peu de temps, il dit :

« Comment vous appelez vous ?
-Froh.
-Et bien Froh, conduisez-moi à la ville je vous prie.
-Enfin, vous voyez bien que je n'aie plus de chiens. » Dit-il en pointant du doigt son traîneau.

Klaus se gratta le crâne puis regarda son loup qu'il tenait toujours sous son bras.

« J'ai un travail pour toi... »

Avec un seul loup pour tirer le traîneau et ses occupants, le voyage était lent. Parfois, le vieillard descendait de son moyen de locomotion pour le pousser dans la pente raide. Au bout d'un long moment, ils arrivèrent devant la ville. L'animal s'étala de tout son long en haletant pour reprendre son souffle. L'homme regarda son passager.

« Ce sera tout monsieur ? »

Le ledit passager sauta du véhicule et regarda Snow.

« Froh, je te laisse mon toutou pour ton tirer ton traîneau »

Il le regarda avec de grands yeux ronds.

« Vous êtes sûr ?
-Affirmatif, occupe en toi bien. »

Il s'approcha du loup et le serra dans ses bras en pleurant. On entendit un craquement.

« Tu vas tellement me manquer après tout ce qu'on a vécu ensemble ! »

Le canidé le regarda l'air de dire : tu parles, tu m'as traîner dans la neige une demi-journée.
Finalement, Klaus se releva, essuya ses larmes et partit vers le cœur de la ville.

« Attendait, je ne connais même pas votre nom.
-Je suis Santa Klaus, le Winter King, je serais le boss de cette île ! »

Sur ce, il s'enfonça dans le dédale de rue étroite, laissant Froh médusé avec un chien qui aurait besoin de faire un tour chez un vétérinaire.
Le membre de la famille Santa trouva rapidement une taverne mal famé où des ivrognes et des pirates de bas étages faisaient des va et viens. Il fut étonné de la différence de l'endroit avec son île natale, les odeurs, le style architecturale...
Mais, il n'était pas ici en touriste, il était venu en conquérant pour ajouter cette île à son territoire.
Il inspira un grand coup, puis posa la main sur la porte du bar...

Invité

La neige tombait a gros flocons depuis plusieurs jours maintenant, c'était bon signe, cela voulait dire qu'il se rapprochait de sa cible. La navigation devenait de plus en plus difficile à cause de ces immenses glaçon qui flottait sur la mer. Kiki était plus ou moins préservé du froid grâce à sa fourrure de castor qui grâce a l'air emprisonné entre ses poiles l'isolé de la température extérieure. Mais, après un coup de vent froid il se dit que s'il devait rester un moment ici, il allait devoir trouver une écharpe. Il but une grande rasade d'alcool pour se réchauffer, heureusement qu'après son arrêt sur une petite île quasi déserte il avait pu se rapprovisionner. Au loin à travers l'épais rideau de neige blanche il aperçut une grande forme flou. Grâce à la direction du vent et des courants, le navigateur en était presque sûr, il s'agissait bien d'une île et non d'un immense iceberg. Il s'était déjà fait avoir deux fois par ce gigantesque morceau de glace dérivant dans cette partie du monde. Il avait perdu beaucoup de temps à trouver cette île, entre les glaçons et les îles qui se ressemble. Il avait accosté sur une île croyant être Howling North, commence sa mission d'infiltration et voilà qu'il apprend qu'il est sur la mauvaise île, celle la s'appelait Winter Breath. On lui avait donc gentiment indiquer le chemin.

Accoster allait s'avérer complexe avec ces nombreux bloque de glace, la tempête qui se préparait et les courants froids qui entouraient l'île. Lui bien sûr il ne pouvait pas faire comme tout le monde et mettre son bateau au port, c'était trop facile. Il devait suivre le protocole et trouver un coin discret pour abandonner son bout de bois flottant afin de ne pas se faire repérer. Après avoir fait un grand détour pour éviter un iceberg, il faillit chaviré à cause du courant, mais grâce ç une conduite experte il réussit a échapper au pire. Il finit par trouver un coin pas trop mal, a l'abri du vent, pas trop loin de la ville non plus. Une fois le bateau en sûreté l'ornithorynque se mit en marche vers le village. Il y avait une épaisse couche de neige mais, heureusement pour lui ses pattes palmée et sa corpulence légère lui évitait de trop s'enfoncer dans la neige. Après une demi-heure de marche épuisante dans le froid et la neige, il arriva au village avec une humeur exécrable, encore plus que d'habitude. Sa mauvaise humeur était telle qu'une fois arrivé au village il ne prit même pas la peine de changer de forme pour passer inaperçu, il traça directeur jusqu'au bar en regardant méchamment les pauvres fous qui osaient sortir. Il avait complètement oublié la mission la seule chose qui l'intéressait c'était une bonne cigarette et un grand verre d'alcool et au diable la discrétion. Sur ce bout de terre il ne semblait rien y avoir, juste de la neige et des sapins, dépriment.

Il fini par trouver une vieille bâtisse au toit blanc qui servait de l'alcool, que du bonheur en perspective. Il poussa la lourde porte en bois pou rentrer dans le bar, l'endroit était véritablement miteux, les tables et les chaises étaient vermoulus, le plancher sale et troué. L'odeur de l'alcool se mélangeait à celle du tabac froid et du vomis. La salle était sombre, la seule source de lumière valable était le petit feu de bois crépitant dans la cheminée, le seul point positif. Une épaisse fumée obscurcit la vu, l'ornithorynque s'ébroua épousseta son chapeau puis s'avança tranquillement vers vers le comptoir. Il sentait peser sur lui les regards lourds des piliers de bar, on aimait pas les étrangers par ici et encore moins ceux aussi étrange que lui. Son instinct d'habitué lui disait qu'il ne pourrait pas boire tranquillement aujourd'hui autant se dépêcher de profiter du calme avant la tempête. Il s'assied sur l'un de ces tabourets a moitié manger par les vers avant de se retrouver devant Roger le tavernier. Un spécimen humain de deux mètres vingt environ pour plusieurs centaines de kilos vu son tour de taille proéminent de l'homme. La quarantaine passée et le crane dégarnie, le barman jeta un regard mauvais à la bestiole, qui lui indiquait une bouteille en agitant de la monnaie. Ici on regarde pas la provenance de l'argent, c'est avec un grognement que l'homme passa la bouteille au machin bleu. Vu sa stature et sa musculature Kiki aurait parié que l'homme était un pirate reconverti, un peu comme la plupart des hommes assis dans le bar en faite, il était même sur d'avoir déjà vu certaine tête sur les affiches de bas étages. Il saisit son verre et alluma une cigarette il faillait un peu se réchauffer avant de commencer cette maudite mission. C'était un endroit abandonné des dieux, qu'est ce qui pouvait bien intéresser le gouvernement sur cette île, il y avait certainement anguille sous roche.

L'ornithorynque avait beaucoup bu, sa tête tournait légèrement, il était fatigué de tout ça, il se demandait 'il n'allait pas se laisser attraper et mourir sous les mains de ses adversaires finalement. Ce n'était pas si mal hein, s'en aller comme ça, on ne choisit pas complètement sa vie mais, au moins on peut choisir sa mort non ? Il fallait en finir une bonne fois pour toute, enfin. Il se redressa sur son siège en titubant, il était prêt à s'abaisser à parler leur langage, à tout leur dire pour partir le cœur léger ; alors qu'il s'apprêtait à ouvrir son bec, la porte explosa littéralement une ombre gigantesque de dressait devant l'entrée, un terrible souffle d'air accompagné de quelques flocons envahit la pièce au même moment. L'ombre était vêtue d'un grand manteau rouge et l'on pouvait apercevoir à la lumière du feu des deux avant bras imposant sur lesquels était tatoué de mot étrange « Nice » à gauche et « Naugthy » à droite, son visage quant à lui était encore plongé dans l'obscurité. La grande ombre poussa un rire sinistre promettant un sale quart d'heure a tout ce qui ce trouvait là.

« HO HO HO ! »

A ces mots Kiki poussa un grognement agacé c'est à son tour de briller pas à ce gros machin rouge qui essayait d'avoir la classe avec une entrée pareille. Tous les gens du bar se regardaient étonnés, jusqu'à ce que le tout aussi imposant Roger le tavernier s'approche de l'homme méfiant avant de lâcher d'un ton sec

« Hé ducon t'est qui toi ? t'est pas le bienvenu ici, on aime pas les étrangers, le machin bleu la-bas ça va qu'il est petit, mais toi ... »

Mais, le pauvre Roger ne put jamais finir sa phrase puisqu'il partie faire un vole plané en arrière devant l'assemblée stupéfaite. Voilà la tempête qui arrivait